Les troubles musculo-squelettiques : causes et symptômes 

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent un ensemble de pathologies qui affectent de plus en plus de personnes à travers le monde, notamment en raison de la nature de nos activités professionnelles. Que vous soyez travailleur de bureau ou manuel, personne n’est à l’abri de ces affections douloureuses.

Dans cet article, nous aborderons les différents aspects des TMS, en commençant par une définition et une description des causes et des symptômes, pour ensuite nous pencher sur les moyens de prévenir et de traiter ces troubles. Ensuite, nous nous intéresserons également aux spécificités de la prévention pour les travailleurs du bureau et les travailleurs manuels, afin de proposer des conseils adaptés à chacun. Enfin, nous explorerons les différentes options de traitement pour soulager la douleur et favoriser la guérison des TMS.

Qu’est-ce que les troubles musculo-squelettiques (TMS) ?


Les troubles musculo-squelettiques (TMS) englobent un large éventail de pathologies affectant les muscles, les tendons, les ligaments, les articulations, les nerfs et les autres structures impliquées dans le mouvement et la posture. Ces troubles peuvent résulter de mouvements répétitifs, de postures inadéquates, de charges lourdes, de vibrations ou de contraintes psychologiques. Parmi les facteurs de risque, on compte également l’âge, le sexe, la prédisposition génétique, la sédentarité et l’obésité.

Quels sont les symptômes des troubles musculo-squelettiques ?

Les symptômes des TMS varient en fonction de la zone touchée et de la gravité de l’affection, mais ils incluent généralement des douleurs, des raideurs, des gonflements et des faiblesses musculaires. Ces symptômes peuvent limiter la mobilité et nuire à la qualité de vie des personnes touchées. Les différentes formes de TMS comprennent des affections courantes telles que : 

  • les tendinites (inflammation des tendons)
  • les lombalgies, les cervicalgies (douleurs au cou)
  • le syndrome du canal carpien (compression du nerf médian au niveau du poignet)
  • l’épicondylite (inflammation des tendons au niveau du coude, également appelée « tennis elbow »)

À noter que les TMS peuvent être aigus ou chroniques et qu’ils peuvent affecter n’importe quelle partie du corps. Toutefois, certaines zones sont plus fréquemment touchées en raison des sollicitations spécifiques liées à certaines activités professionnelles ou de loisirs.

Comment prévenir les TMS au travail ?

Prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) au travail est essentiel pour assurer la santé et le bien-être des employés. Plusieurs mesures peuvent être mises en place pour minimiser les risques de développer ces pathologies. 

Les solutions ergonomiques

Tout d’abord, vous devez adopter des solutions ergonomiques pour améliorer votre environnement de travail. Voici quelques solutions que vous pouvez adopter : 

  • Le bureau réglable en hauteur ou appelé bureau assis-debout
  • La chaise de bureau ergonomique
  • Le tabouret ou siège de bureau ergonomique
  • L’utilisation de supports pour les avant-bras et les poignets
  • L’ajustement de l’écran d’ordinateur pour éviter les tensions au niveau du cou et des épaules.

Faire des exercices d’étirement et de renforcement musculaire

La pratique régulière d’exercices de stretching et de renforcement musculaire peut vous aider à prévenir les TMS. C’est pourquoi, il est fortement recommandé d’intégrer ces exercices dans votre routine quotidienne, en faisant des pauses pour étirer les muscles sollicités et en renforçant les zones les plus exposées aux TMS. En effet, ces exercices contribuent à améliorer la flexibilité et la force musculaire, réduisant ainsi les risques de blessures.

Adopter les bonnes pratiques au travail

L’adoption de bonnes pratiques au travail est cruciale pour prévenir les TMS. Cela inclut le respect des pauses régulières pour permettre aux muscles et aux articulations de récupérer. Mais également de l’alternance entre les postures assise et debout, de la répartition des charges lourdes entre plusieurs personnes lors de la manutention. Sans oublier l’apprentissage des techniques de port de charges adaptées pour éviter les tensions dorsales.

De plus, la sensibilisation aux risques liés aux TMS et la formation sur les gestes et postures appropriés sont des éléments clés pour prévenir l’apparition de ces troubles sur le lieu de travail.

Quel professionnel de santé consulter en cas de TMS ?

En cas de troubles musculo-squelettiques (TMS), il est important de consulter un professionnel de santé qualifié pour évaluer, diagnostiquer et traiter le problème. Selon la nature et la gravité des symptômes, plusieurs professionnels de santé peuvent être consultés :

Médecin généraliste 

Le médecin généraliste est souvent le premier point de contact pour les personnes souffrant de TMS. Il peut évaluer les symptômes, poser un diagnostic initial et recommander un traitement adapté ou orienter le patient vers un spécialiste si nécessaire.

Rhumatologue

Les rhumatologues sont des médecins spécialistes des maladies et des troubles musculo-squelettiques. Ils peuvent diagnostiquer et traiter les TMS, en particulier les affections chroniques et complexes.

Orthopédiste

Les orthopédistes sont des médecins chirurgiens spécialisés dans les troubles du système musculo-squelettique, y compris les os, les articulations, les ligaments, les tendons, les muscles et les nerfs. Ils peuvent traiter les TMS qui nécessitent une intervention chirurgicale ou des traitements plus spécialisés.

Physiothérapeute ou Kinésithérapeutre

Les physiothérapeutes nommés également kinésithérapeutes sont des professionnels de la rééducation qui travaillent avec les patients pour améliorer leur mobilité, leur fonction et leur qualité de vie à travers diverses techniques thérapeutiques. Ils sont souvent impliqués dans le traitement des TMS pour aider à la rééducation et à la prévention de la récidive des troubles.

Ergothérapeute

Les ergothérapeutes aident les personnes souffrant de troubles musculosquelettiques à adapter leur environnement de travail ou leur domicile pour faciliter leur vie quotidienne et prévenir l’aggravation des symptômes.

Chiropraticien et ostéopathe

Ces praticiens sont spécialisés dans le traitement des troubles musculo-squelettiques par des manipulations et des ajustements manuels de la colonne vertébrale et des articulations. Ils peuvent être consultés pour des troubles musculo-squelettiques en complément des autres traitements.

Comment traiter les troubles musculo-squelettiques ?

Le traitement des troubles musculo-squelettiques (TMS) vise à soulager la douleur, améliorer la fonction et prévenir l’aggravation de la pathologie. Il existe plusieurs méthodes de traitement pour les TMS, en fonction de la gravité et de la nature de l’affection. 

Les traitements médicamenteux 

Votre médecin traitant peut vous prescrire divers médicaments pour soulager vos symptômes, ainsi que des conseils et de bonnes pratiques que vous devez adopter. 

Les groupes de médicaments les plus connus sont : 

  • Les antalgiques comme le paracétamol pour les douleurs légère et modérée
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ANS) comme l’ibuprofène pour les douleurs plus intenses
  • Les infiltrations de corticoïdes dans l’articulation 

La physiothérapie

La physiothérapie est une approche essentielle pour le traitement des troubles musculo-squelettiques (TMS). Elle vise à améliorer la mobilité, la fonction et la qualité de vie des personnes souffrant de ces affections en utilisant une combinaison de techniques thérapeutiques. Elle est généralement proposée par les kinésithérapeutes qui vont vous construire un programme de rééducation comportant de nombreux traitement comme :

  • Des exercices de renforcement musculaires
  • La thermothérapie (chaleur), 
  • La cryothérapie (froid), 
  • L’électrothérapie (stimulation électrique)
  • L’ultrasonothérapie (soin avec des ultrasons)  

Les thérapies alternatives 

Les thérapies alternatives peuvent également être utilisées en complément pour traiter les troubles musculo-squelettiques. Parmi elles, on trouve : 

  • l’ostéopathie
  • la chiropraxie
  • l’acupuncture
  • le massage thérapeutique
  • la réflexologie.

Ces approches visent à rétablir l’équilibre du corps et à soulager les tensions musculaires et articulaires, sans avoir recours aux médicaments ou à la chirurgie. Cependant, vous devez au préalable consulter un professionnel de santé qualifié avant de débuter une thérapie alternative.

La chirurgie

Dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour traiter certains TMS comme le syndrome du canal carpien.

En bref, pour favoriser la guérison des troubles musculosquelettiques, plusieurs conseils peuvent être suivis. Il est essentiel de respecter les recommandations du professionnel de santé en charge du traitement et de suivre scrupuleusement le programme de rééducation. La modification des activités à l’origine du trouble et l’adoption de bonnes pratiques ergonomiques peuvent également vous aider à prévenir la récidive des TMS.

Enfin, un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une gestion efficace du stress, contribue également à renforcer le système musculo-squelettique et à favoriser une guérison optimale.

Les TMS sont-ils reconnus en tant que maladies professionnelles en France ? 

En France, les troubles musculo-squelettiques sont effectivement reconnus en tant que maladies professionnelles. D’ailleurs, plusieurs tableaux de maladies professionnelles listent des affections spécifiques liées aux TMS, en fonction de l’exposition professionnelle aux différents facteurs de risque.

Pour qu’un TMS soit reconnu comme maladie professionnelle en France, il doit répondre à plusieurs critères :

  • Correspondre à l’une des affections mentionnées dans les tableaux de maladies professionnelles établis par la Sécurité sociale.
  • Être en lien direct avec l’activité professionnelle du travailleur (exposition aux facteurs de risque tels que les postures contraignantes, les efforts répétitifs, les vibrations, etc.).
  • Respecter les délais de prise en charge spécifiés dans les tableaux, qui varient selon l’affection concernée.
  • Lorsqu’un travailleur suspecte qu’il souffre d’un TMS en raison de son activité professionnelle, il doit consulter un médecin, qui établira un diagnostic et déterminera si le TMS est effectivement lié au travail. Si c’est le cas, le médecin remplira un certificat médical initial, et le travailleur devra déclarer la maladie professionnelle à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) dans les 15 jours suivant la remise du certificat médical.

Ensuite, si la CPAM reconnaît le TMS comme maladie professionnelle, le travailleur peut bénéficier d’une prise en charge des soins médicaux et d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail. De plus, dans certains cas, il peut également bénéficier d’une rente d’incapacité permanente.

À noter que, même si un TMS ne répond pas strictement aux critères des tableaux de maladies professionnelles, il peut encore être reconnu comme maladie professionnelle par le biais du système complémentaire. Dans ce cas, un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) évaluera le lien entre le TMS et l’activité professionnelle sur la base des éléments médicaux et professionnels fournis.

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